vendredi 26 mars 2010

Krissy Bade: «J’avais envie d’apprendre»

Pour sa deuxième expérience à l’étranger, Krissy Bade, la basketteuse française (1.82m) évolue pour Palacio de Congresos Ibiza, une équipe de Liga Feminina (D1). Voici un recueil de ses impressions sur sa vie en Espagne, les difficultés de jouer le maintien et son style de jeu.

Comment se passe ton adaptation en Espagne depuis le début de la saison?
Ca se passe bien. C’est différent, les gens sont plus joyeux. Enfin c’est un peu les caricatures que l’on a sur l’Espagne mais je pense que les gens sont assez sympas, assez tranquille quoi!

Et pour la langue?
En fait j’avais fait 3 ans d’Espagnol au Collège et puis l’année dernière j’ai été joué en Italie. Je parle mais bon ce sont beaucoup de petites phrases. Grammaticalement il y a beaucoup de choses. Je comprends tout, ça va.

Il y a une sorte de «cliché» sur Ibiza, les boites de nuit et tout cela…
Il n’y a rien. Enfin, quand je suis arrivé, j’étais dans l’avion avec Cathy Guetta (rires), moi j’étais en jogging. Mais bon j’allais travailler. Pendant 1 mois et demi, depuis septembre jusqu’à fin octobre, c’était à fond mais après ça s’est calmé. Là maintenant c’est vraiment le calme plat, ils sont en travaux. Il y a beaucoup d’étrangers à Ibiza, c’est une île assez hippie.

Qu’est ce qui te surprend le plus en Espagne?
Les gens mangent tard. Il n’y a pas grand-chose qui m’a surprise parce que ça fait longtemps que je fais des Coupes d’Europe. Et puis j’ai fait tout les stages de l’équipe de France de cadettes jusqu’à séniores donc on a été amené à voyager beaucoup. J’avais déjà été en Espagne, je voyais à quoi ça ressemblait. C’était plus un style de jeu que j’avais envie d’apprendre, que je n’aime pas. Mais je me suis dit «J’ai fait 2 années à Valenciennes.». J’avais envie de changer (…) peut-être la déception de ne pas avoir gagné le championnat. J’avais envie de changer radicalement. Je suis dans la difficulté mais je trouve que j’ai appris beaucoup ne serait-ce que dans mon jeu ou plein de choses comme ça.

Tu as eu l’occasion pendant l’année de voir un peu autre chose que les Baléares?
Une fois j’ai été voir le match Barca-Real au foot, j’ai le même agent que Boniface N’Dong (ndlr : joueur du Barca basket). C’était bien. Il y a des endroits que j’aurais voulu voir mais je n’ai pas été. Je ne suis pas trop sortie. Ici on est dans une île, ce n’est pas comme si j’avais une voiture et que je pouvais bouger. Bon nous on a la Méditerranée (rires). Donc forcément si tu veux faire un truc tu dois prendre l’avion pour aller à Madrid ou Barcelone. Avec internet, tu fais ta carte de résident et tout ça.

Tu n’as pas eu de problèmes administratifs?
Non, ça a été.

L’ambiance dans l’équipe est bonne, pour l’intégration…
Globalement oui. En fait tout de suite je voulais parler. C’était important quand même de pouvoir comprendre le coach, de pouvoir parler sans avoir d’intermédiaire donc par rapport à cela ça s’est bien passé.

Tu as gouté au Championnat Français, Italien et Espagnol, ou est ce que tu places…
Au dessus!

La Liga Feminina? Même en ayant joué à Valenciennes dans les dernières grandes années Valenciennes?
En fait depuis l’année dernière, le niveau du Championnat de France a baissé. Toutes les joueuses qui sont parties. Déjà lors de ma première année à Valenciennes ça avait un peu baissé mais on rivalisait encore. Après ma deuxième année ça a encore baissé et quand je suis partie là ça a vraiment baissé.

Ton envie d’aller à l’étranger, ce n’était pas une nécessité, c’était plus un souhait…
Ce n’était pas une nécessité, je pouvais rester en France. Franchement j’étais démoralisée de la saison. J’ai enchainé juste après 2007, avec la France on avait clairement une équipe pour gagner le Championnat d’Europe. Après ce tournoi là, enchainer directement la saison ça a été catastrophique. Au début ça a été mais après tu souffres parce que tu n’as pas eu le temps de digérer…

Si le club descend en Liga Feminina 2, est ce que tu pars?
En fait, j’ai signé pour 1 an, j’avais signé jusqu’en décembre avec une clause qui stipulait que je pouvais partir si je voulais. Je suis restée parce que je pensais qu’il allait y avoir un changement et le changement n’a pas été fait. On avait beaucoup d’espoirs sur cette saison. Moi, j’avais des espoirs.

Ce n’est pas une situation optimiste pour le club…
Non, quand tu vois le constat du match contre Canoe, le match. Je suis désolé, c’est dommage mais...quand tu vois les tirs loupés, ce ne sont pas des tirs ou tu sautes et que tu as 2 joueuses sur toi, ce sont des tirs ou on t’a donné l’avantage de déposer. La différence qu’il y a entre les grandes équipes et les équipes «Average», les équipes moyennes c’est qu’elles vont marquer leur lancers-francs, elles vont jouer agressives…pour avoir les lancers-francs, mettre les tirs faciles et contrôler le rebond.

Quel est ton style de jeu «Je mets 20 points/match» ou plutôt «Je peux aider dans tout»?
Je ne peux pas dire que je suis une scoreuse, après je pense que je joue dans une équipe qui est assez bien collective ou tout le monde marque où l’on respecte en fait les systèmes de chacun. Je serais plus amenée à marquer que dans une équipe ou tu as 2 étrangères à qui on leur donne tous les ballons et puis le chrono fait 4,3,2,1 et aaahh elles ressortent le ballon sur toi pour un shoot précipité.

Quoiqu’il arrive, tu garderas un bon souvenir de ça?
Oui ... mais oui et non. C’est vrai que quand tu penses au basket mais j’ai aussi appris des choses ici.

Photo: basquetbol.org

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