vendredi 26 février 2010

Carnet de Route: Connaissez vous «Lena»?

Les français ont beaucoup parlé du biathlon et de ses 6 médailles, du joli sourire de Marie Dorin. A juste titre. Pourtant durant les épreuves de cette discipline mise en avant à chaque médaille tricolore, une autre athlète a de son coté réalisé un nouveau pas vers le panthéon du biathlon…à seulement 23 ans.

Janvier 2007, Oberhof. Une neige pas jolie, une pluie à glacer les os et un ciel gris. Rien ne donne envie de s’attarder sur cette épreuve de sprint…rien sauf une gamine souriante de 19 ans. Son nom ? Magdalena Neuner. Une grande promesse (multichampionne juniore) du biathlon allemand déjà riche. A l’aise sur les skis mais qui ne tire pas vraiment bien. Avec 2 fautes, elle est condamné au ventre mou du classement et pourtant à la force de ses jambes et au fart de ses skis sur une neige flasque, elle finit par empocher la mise.

Fevrier 2010, Vancouver. Neuner, 23 ans. Après un tir raté dès le premier tir couché,la native de Wallgau cravache pour remonter les concurrentes une à une. Zaitseva le dernier rempart est à son tour avalé alors que l’arrivée est en vue. «Lena» comme on l’appelle aussi est championne Olympique.
En quasi 3 ans, la jeune bavaroise a tout gagné. Des épreuves de Coupe du Monde, des Coupes du Monde, Championnat du Monde et maintenant 2 Titres Olympique (Sprint et Mass-Start). En 2007 Petra Baelie, l’ancienne grande dame du biathlon allemand avait répondu «Oui» à la question «Neuner, A star is born?».

Du coup grosse pression pour la jeune Neuner qui a parfois plié (le drame à Antholz ou elle loupe 5 cibles…sur 5, une saison 2008-2009 compliquée) mais jamais craqué et pourtant.
"Il arrive parfois que chaque jour on sonne 4,5 fois à ma porte, les gens viennent et me parlent, cela peut énerver."
explique en 2009 celle qui depuis ses succès accumule les mérites sportifs: « Goldener Ski» ou encore athlète allemande de l’année 2007.
Ce qui marque chez Neuner, c’est le coté humain de ses performances. On l’a encore vu aux JO. Ce n’est pas (encore ?) un robot qui rafle tout et écrase tout le monde, qui tire vite et bien et qui skie rapidement.
Sur les ski ? Oui c’est une bombe! Sa cadence infernale met toute les autres dans le rouge. Ses tirs? Aléatoire, le couché est dans le norme mais le debout la trahit parfois. Du coup, ses victoires sont des luttes, contre le chrono mais aussi contre les autres, ce qu’elle maitrise à la perfection. Lors des duels sur les pas de tirs, les autres finissent par craquer et si ce n’est pas le cas «Lena» fond sur ses adversaires, dépasse et lâche ses poursuivantes. Une marque de fabrique contre les autres, contre les meilleures. Aux Jeux elle a remit ça, en attendant la prochaine occasion… d’encore enrichir son palmarès!

Palmarès de Magdalena Neuner (née en 87 à Garmisch Partenkirchen)

- 7 fois Championne du Monde Juniore (3 en sprint, 2 en poursuite et 2 en relais)
- 4 fois Vice-Championne du Monde Juniore (2 en poursuite, 1 en sprint et 1 en relais)
- 22 épreuves de Coupe du Monde.
- 3 Coupe du Monde de spécialités ("Petit Globe de Cristal): Individuelle, Sprint et Mass Start.
- 2 fois Vice-Championne du Monde de spécialité (Sprint et Poursuite)
- 1 Coupe du Monde générale ("Gros Globe de Cristal) en 2007-2008
- 6 titres de Championne du Monde (2 en Relais, 1 en Sprint, 1 en Poursuite et 1 en Mass-Start).
- 1 Titre de Vice-Championne du Monde (Relais)
- 2 Titres de Championne Olympique (Poursuite et Mass-Start)
- 2 Titres de Vice-Championne Olympique (Sprint et Relais)

Photo: Wikimedia

jeudi 18 février 2010

Axel Hervelle: Retour gagnant!

16 points, 11 rebonds, 8 passes décisives en 32 minutes. Axel Hervelle a réalisé un match plein et a permis à Bilbao de remporter le match contre son ex-équipe, le Real Madrid (80-87). Le pivot belge a été nommé meilleur joueur de la rencontre et joueur de la 22ème journée de Liga ACB.

Présentation des équipes, le speaker annonce « Pour Bilbao, numéro 17: Axel Heerrvellee!!». Les 8900 personnes du Palacio Vistalegre applaudissent le belge. 40 minutes et une victoire plus tard, Hervelle retourne aux vestiaires sous les acclamations du public madrilène et ses anciens équipiers sous les sifflets. «La vérité est que ça a été plus ou moins assez dur, je ne savais pas trop comment rentrer dans la partie. Et avec chance, petit à petit je me suis mis dedans et au final dans la 2ème mi-temps, surtout dans le 3ème quart-temps, je me suis senti très à l’aise. Ce match n’était pas adéquat pour moi parce que c‘était contre mon ex-équipe, mon ex-équipe de cœur et toute la vie.»

Durant 5 saisons (de 2004 à 2009), Hervelle a été un joueur du Real Madrid. Avec les Merengues, il a remporté 2 titres de Ligue Espagnole (ACB) et une Coupe d’Europe (ULEB 2007). Malheureusement, le nouveau coach du Real, Ettore Messina, l’écarte du groupe au début de la saison.

A l’image du football, le Real basket a aussi décidé de recruter des «galactiques» (Prigioni, Kaukenas, Velickovic, Jaric, Lavrinovic) et le belge est donc relégué au bout du banc voire en tribune. Début janvier, il obtient son bon de sortie en étant prêté à Bilbao. «A Bilbao c’est différent. Il y a plus de personnel autour de l’équipe de Madrid. Beaucoup de changement, mais ça reste du basket, à 5 contre 5.» précise Hervelle.

Depuis le début de la saison, le club basque offre un parcours paradoxal, souverain en Coupe d’Europe mais à la traine en Liga ACB. Du coup, un nouveau coach (Fotsios Katsikaris) est arrivé en cours de saison pour relancer l’équipe et la victoire contre le Real pourrait changer la donne. «Nous allons travailler pour que cela ne se limite pas à cette partie. On doit grandir comme équipe et arriver très loin. On doit aller de l’avant, continuer à travailler. Parce que l’on a une équipe et les joueurs pour faire de belles choses.» déclare le belge qui toutefois ne veut pas parler de «message envoyé à son ancien coach» mais préfère mettre l’accent sur le jeu collectif de son équipe plutôt que sur sa prestation: « Je crois que chacun apporte ce qu’il a envie d’apporter dans l’équipe. Aujourd’hui j’étais spécialement motivé c’est pour cela que je crois que j’ai fait un gros match.» explique le belge

Prochain rendez-vous pour Hervelle et ses coéquipiers, la Copa del Rey à domicile et qui débute ce jeudi. Une compétition que le pivot abordera dans un état d’esprit d’outsider. «Nous pensons à nous et nous allons à la Coupe comme nous sommes venus ici. On n’a rien à perdre. Nous jouerons sans pression, libérés et on essaiera de faire une surprise pourquoi pas!»

Photo: elconfidencial.com

mardi 16 février 2010

Interview d'Axel Hervelle et Reinaldas Seibutis après la victoire de Bilbao au Real Madrid (80-87)

Axel Hervelle «On n’est pas à la place où l’on devrait être!»

Le pivot belge de Bilbao a réalisé sa meilleure prestation de la saison contre son ancien club, le Real Madrid. En 32 minutes, sa feuille de statistiques indique 16 points, 11 rebonds, 8 assists et 3 contres. Il a été élu joueur de la rencontre et joueur de la 22ème Journée de la Liga ACB.

Un jour impressionnant pour toi.
Oui. Un bon jour, je suis content que nous ayons gagnés surtout ce match que c’est vital pour nous en ce moment que l’on se mette plus haut dans le classement.

Comment tu t’es senti ?
La vérité est que ça a été plus ou moins assez dur, je ne savais pas trop comment rentrer dans la partie. Et avec chance, petit à petit je me suis mis dedans et au final dans la 2ème mi-temps, surtout dans le 3ème quart-temps, je me suis senti très à l’aise.

Tu es indispensable dans les schémas du coach Katsikaris
Non, je crois que tous les joueurs apportent leur contribution à l’équipe. Maintenant, nous le voyons depuis 2,3 semaines que l’équipe a beaucoup changé et tout le monde apporte.

Est-ce seulement un match ou tu crois que tu envoies un message à Messina ?
Non. Bon, je ne pense rien sur Madrid, je pense à mon équipe qui est Bilbao. Nous allons travailler pour que cela ne se limite pas à cette partie. On doit grandir comme équipe et arriver très loin. On a beaucoup de choses à faire et ce match n’est adéquat pour moi parce que c‘était contre mon ex-équipe, mon ex-équipe de cœur et toute la vie. Ca a été bien. On doit aller de l’avant, continuer à travailler. Parce que l’on a une équipe et les joueurs pour faire de belles choses.

Quel était ta motivation, tu étais plus motivé?
C’était un sentiment un peu bizarre. Motivé ? Je le suis toujours, ça c’est clair!

Tu as pensé à vendredi, au match contre Caja Laboral (en Copa del Rey ndlr)?
Nous pensons à nous et nous allons à la Coupe comme nous sommes venus ici. On n’a rien à perdre. Nous jouerons sans pression, libérés et on essaiera de faire une surprise pourquoi pas.
(…)Nous devons regarder plus vers le haut que vers le bas du classement. Je crois que si nous sommes sérieux et appliqués. Si nous travaillons comme nous l’avons fait aujourd’hui et si nous jouons comme nous l’avons fait aujourd’hui, on peut jouer avec les play-offs.

Quel est le changement entre Madrid et le Pays Basque, dans le jeu et la vie pratique?
Les infrastructures. Tout autour de l’équipe, c’est différent. Il y a plus de personnel autour de l’équipe ici à Madrid. Beaucoup de changement, mais ça reste du basket, à 5 contre 5.

On t’as vu faire beaucoup de choses sur le terrain, des points, des rebonds, des contres. Est-ce que tu as l’impression d’être un 2ème distributeur sur le terrain dans l’équipe?
Non, je crois que chacun apporte ce qu’il a envie d’apporter dans l’équipe. Aujourd’hui j’étais spécialement motivé c’est pour cela que je crois que j’ai fait un gros match.

L’équipe a des résultats un peu paradoxaux, souveraine en EuroCup et ici bon maintenant il y a eu une relance. Est-ce que tu penses que ce genre de résultat peut lancer justement l’équipe : enchainer sur une bonne Copa del Rey….
Cela j’en suis sûr. On voit bien que l’équipe quand elle joue en Liga Espagnole, elle est un peu nerveuse. Je pense qu’aujourd’hui on a montré que l’on n’est pas à la place où l’on devrait être.

Pour toi, forcément ton temps de jeu a augmenté, tu as presque joué 35 min aujourd’hui. Quel est l’objectif…
Gagner un maximum de match et essayer d’arriver dans les play-offs. En Europe, essayer d’arriver au Final Four et tenter notre chance. Je pense que l’on a vraiment une équipe pour le faire.


Interview de Reinaldas Seibutis.

Aujourd’hui c’était un grand match pour Bilbao. Tu penses que ce type de matches peut-être utile pour la Copa del Rey la semaine prochaine?
Bien sûr! Je pense que ce n’est pas seulement pour la Copa del Rey. Je pense que mentalement c’est un match très important pour nous. Ca va aider pour l’alchimie de l’équipe, la construction de notre jeu dans le futur.

Quel étaient tes sensations aujourd’hui sur le terrain?
Le sentiment que l’équipe jouait vraiment bien. C’est toujours agréable de voir ça (Darjus Lavrinovic passe et lâche à Seibutis «Very good player!»). Spécialement quand tout le monde jouait à un haut niveau, c’était de très bonnes sensations.

Je suppose que tout le monde commence à comprendre la tactique du coach, cela fait maintenant 3, 4 matches…
Bien sur! La communication s’améliore et les sensations aussi. Tu sais c’est normal avec le temps, on commence à se sentir meilleurs.

Photos: ACB (D.R. Anchuelo) et Solobasket

Le site de Bizkaia Bilbao Basket

vendredi 12 février 2010

Le match de la semaine : FC Barcelona – Panathinaikos.

Le choc de la 3ème journée d’Euroleague opposait les 2 «gros» du groupe E pour un match déjà important en vue de la qualification pour les Quarts de Finales. Le Pana déjà battu a 2 reprises (par la Partizan et Maroussi) se devait de relever la tête tandis que le barca devait éviter de s’incliner une seconde fois afin d’avancer plus sereinement vers la qualification.


Beaucoup de questions hier soir au Palacio Blaugrana. Qui va défendre sur qui (Diamantidis sur Rubio ou sur Navarro ?), quels armes les coaches allaient ils utiliser pour limiter les Lorbek, Pekovic, Mickeal, Spanoulis et autres. Certains imaginaient une rencontre à rebondissement, à suspense, il n’en fut rien.

Dès les premières minutes, les catalans ont pris la direction des opérations. A coups de systèmes courts, de petits décalage, Mickeal et Co trouvent des espaces, font feu à 3pts (7/17 sur tout le match) et creusent un premier écart malgré la maladresse de Rubio (0/2). Coté athénien, les transmissions sont plus hésitantes, Diamantidis tente d’impliquer ses coéquipiers. A plusieurs reprises on le verra pénétrer et attirer la défense dans l’espoir de trouver le joueur libre, sans résultat. La balle ressort à l’aile et les «Verts» finissent par cafouiller et forcer un tir…raté. A la fin du 1QT le marquoir affiche 29-18.

Après 7 min de jeu, les coaches décident de faire tourner. Au barca Xavi Pascual change sa ligne arrière avec Sada en relais de Rubio et Basile en relais de Navarro. Obradovic lance Pekovic et Fotsis pour dynamiser son jeu sous l’anneau et Spanoulis pour amener le danger (pénétrations, tirs) et obliger les arrières catalans à défendre. Sans succès. Malgré quelques efforts de Pekovic, Spanoulis et Nicholas, les grecs ne peuvent recoller. Le match se tend, les coups de sifflets pleuvent, les acteurs se frustrent et contestent chaque décision. Juan Carlos Navarro sera même rappelé à l’ordre après s’être presque arrêté de jouer. Le jeu est haché et il profite au barca: l’écart grimpe à 42-28 dans le 2QT ce qui commence à énerver le coach du Pana.

Le PAO se montre un niveau en dessous, les pivots ont du mal à pouvoir jouer dos à l’anneau et se retourner, les arabesques de Spanoulis n’aboutissent pas, Diamantidis se montre «trop collectif», Perperoglou ne peut peser en attaque, Calathès non plus et Tepic se tue en entrant au jeu: une attaque mal menée, un tir ouvert manqué et 3 minutes plus tard, Obradovic le recolle sur le banc, son match est terminé.

Au barca, l’apport du banc et les rotations font mal: Morris, N’Dong, Lorbek, Lakovic, Sada tous apportent leur touche au jeu catalan. Mais la palme revient à Grimau une véritable valeur ajoutée, il terminera meilleure éval de la partie (24 et 17 pts, 6 rbs). A coup de pénétration et de fautes provoquées, il sème la pagaille dans la défense grecque. Après 20 minutes Barcelone mène 47-38.

Le 3ème QT sera moins hachés, les arbitres ont prévenus tout le monde, fini les rouspétances. Le Pana débute bien, 2 rbs offensifs, Spanoulis plus saignant mais Barcelone réagit immédiatement. Le jeu des catalans tout en séquences rapides (2,3 passes, des coupes et on va à l’anneau) prend à nouveau de vitesse le Pana.

Au fil des minutes, les athéniens se remettent à céder du terrain et l’écart passe à 15 pts en fin de QT: 69-54 et puis à 72-54 au début du 4ème. Excédé Obradovic prend temps mort, la suite ne sera plus qu’un long concours de mauvais choix (beaucoup de déchets, de tirs affreux (briques, percutant le devant de l’anneau). Les «culés» se contente de gérer son avance tandis que le Pana essaie d’alléger le déficit. Il finira à -12 au buzzer final: 83-71.

Conclusion:
Le jeu du barca a été percutant, aussi bien en attaque, qu’en défense. La rapidité à laquelle les catalans combinent pour créer un tir ou un lay-up est impressionnante. En défense, les mains de Rubio, la puissance d’un Mickeal, la verticalité d’un Morris et l’autorité de N’Dong et Vasquez ont fait la différence. Le Pana a donné l’impression que l’équipe ne se connaissait pas, ce qui est un comble quand on sait que l’ossature de noyau n’a guère changé depuis plusieurs saisons. Diamantidis a tenté d’impliquer du monde mais n’a pas trouvé d’écho, c’est clairement le leader du Pana. Il lui a manqué un peu d’égoïsme hier, là où il pouvait souvent conclure, le grec a souvent chercher la solution la plus compliquée. La ligne arrière du Pana (Diamantidis- Spanoulis- Nicholas) pourrait faire trembler n’importe quel équipe en Europe mais il lui faut de l’espace de la part de ses pivots pour percuter (Pekovic, Batiste).

Par rapport à Barcelone, le problème réside aussi dans le fait que le banc n’est pas prêt pour ce genre de rencontres: Tepic est aux fraises, Calathès apprend, Perperoglou a le profil pour faire ce que fait Grimau au barca mais il n’y est pas pour le moment, Fotsis est transparent (1pts, 1 ass en 14’), du coup, le niveau baisse quand les effectifs se mettent à tourner. A vite corriger sinon c’est bye bye les ¼ de Finales. Il est l’heure... déjà!

Photos: El Mundo Deportivo

Statistiques du match.

mercredi 3 février 2010

Koffi: «Je vois mieux ce qu’il faut faire».

Depuis 6 mois, Alain Koffi fait son trou à la Joventut Badalone. Il s’est confié sur ses débuts et son état d’esprit peu avant que les Catalans ne subissent leur 3ème défaite consécutives face à Asefa Estudiantes en Liga ACB.

Telefonica Arena de Madrid. 45 minutes avant le coup d’envoi contre l’Asefa Estudiantes. Alain Koffi s’échauffe et rigole au poste bas avec son coéquipiers et capitaine Antonio Bueno. L’arrière Clay Tucker révise son gammes à 3 points, imité par Pere Tomas. Ambiance décontractée.

Pourtant 4 QT plus tard, personne n’a le sourire du coté de la Penya. Dominée, baladée par une équipe qui est montée en régime depuis 2 mois, les catalans repartiront de Madrid avec 15 points dans la vue (83-68) et une 3ème défaite consécutive en Liga ACB.

A la mène Valters est aux fraises, en difficulté pour gérer les attaques il ne peut guère s’en remettre à l’étincelle Clay Tucker. L’américain est aux abonnés absent (3 d’évaluation, 3 pts à 1/7 aux tirs) et perd 2 ballons en 2 min.
L’ayant cotoyé au Mans (tout comme Bogdanovic) Alain Koffi avait cette parole (prémonitoire?) le jour précédant le match «C’est un joueur qui a une grande confiance en son jeu et qui a un jeu à risques». A l’intérieur, les pivots ont toutes les difficultés du monde pour accéder à l’anneau. Le ballon ne tourne pas et chacun y va de son effort personnel.

Jamais durant les 3 QT suivants, la Penya ne résoudra ses problèmes offensifs et défensifs (impossibilité d’amorcer des attaques offrant des paniers faciles), cédant du terrain à chaque période face au jeu altruiste (mais parfois enrayé par quelques trous d’air) des hommes de Luis Casimiro. Malgré les mutiples tentatives de Sito Alonso (Mario Fernandez et Josep Franch à la mène, un 5 surprenant (Franch, Tripkovic, Eyenga, Bogdanovic et Norel), un essai de défense de zone) rien n’y fait.

Pire, dans le 3ème QT Chris Lofton, le nouvel arrière de l’Estu fait du …Chris Lofton et envoie 3 triples d’affilés. L’écart passe à 20 pts. Norel (le meilleur joueur catalan) et Bogdanovic limiteront la casse.
En conférence de presse, Sito Alonso ne se cachera pas. L’équipe a mal joué et le coach attend une réaction de ses joueurs: "Il faut être conscient de ce que nous sommes. Nous manquons d'expérience. Si nous ne faisons pas preuve d'humilité, nous aurons des problèmes».

Et les difficultés, il faudra essayer de les éviter si la Joventut Badalona veut aller au bout dans les 3 compétitions où elle est engagée.
Du coté du français Alain Koffi le but est clair, pas question de lâcher des matches: «On jouera tout, ici c’est la culture de la gagne. On veut gagner tous les matches, on ne compte pas en laisser filer. On peut viser la 4ème place en Liga».

Pour le pivot français tout avait pourtant bien commencé, 8 pts dans le 1 QT. Il avait fait valoir l’arme principale de son jeu: sa dimension athlétique en offrant un dunk en alley-hoop sur service de Kristaps Valters, 1 claquette et 1 contre à ses couleurs. Mais Koffi est bien trop seul.
Pendant plus de 5 minutes, il est l’unique joueur à alimenter le marquoir coté Badalona alors que les Madrilènes peuvent compter sur le précieux Caner-Medley et Popovic.

En Catalogne depuis 6 mois, le français reconnait qu’il a connu des problèmes pour s'adapter à la Liga ACB. «Je ne connaissais pas le niveau et je ne savais pas trop où ça se situait. Le type de jeu ne change pas radicalement par rapport à la Pro A. La Liga ACB est un des meilleur jeu en Europe. J’ai discuté avec le coach Sito Alonso et je vois mieux ce qu’il faut faire maintenant. Je sais ce que je peux apporter à l’équipe» confie-t-il.
Tournant à 5 pts, 4 rbs en 18 min sur les 18 matches de Liga, ses chiffres sont tout autre que pendant sa dernière année au MSB. La différence est que le pivot français d’origine ivoirienne doit davantage partager le temps de jeu avec les autres pivots de l’équipe qui présentent un style de jeu différent et qu’il doit encore apprendre. «Je peux apporter ma dimension athlétique, je suis un pivot qui peut courir, participer aux contre-attaques. Le niveau des joueurs est supérieur. Les autres pivots (Bueno, Norel, Hernadez-Sonseca voire Bogdanovic) possèdent d’autres qualités. Je dois encore travailler mon jeu dos au panier» confie-t-il.

Ce que l’adjoint de Sito Alonso, Carles Duran, confirme: «Au niveau physique, il est au point. Il doit apprendre à peser davantage offensivement. Il s'adapte bien au niveau des situations tactiques. Il a ses hauts et ses bas mais c'est normal, c'est un jeune joueur, tout comme la majorité de l'équipe» explique-t-il tout en ajoutant «Alain s'adapte bien, c'est un garçon introverti et un jeune joueur. Il apprend à jouer dans une Ligue qui est d'un niveau supérieur».

Pas de quoi se tracasser pour Koffi qui confie que l’ambiance est bonne dans l’équipe. «Les choses se passent bien, les joueurs sont ouverts d’esprit. Si on a des choses désagréables à se dire on peut se les dire quand même».
Dans 6 mois, Alain Koffi sera en fin de contrat à Badalone et aussi sélectionnable pour l’équipe de France mais le pivot n’y pense pas…encore: «Je me concentre sur ma saison à Badalone et sur mon jeu mais je pense que je peux faire partie du groupe France».

Liens:
Statistiques du match Asefa Estudiantes - DKV Joventut

Photos: Penya.com

A la rencontre d'Alain Koffi. (Version lepetitjournal.com édition Barcelone)

Depuis 6 mois, ce basketteur français évolue à Badalona: club historique de la prestigieuse Ligue Espagnole (Liga ACB). A mi-saison le petitjournal.com a recueilli ses impressions sur sa première expérience à l’étranger.

Madrid Arena. 45 minutes avant le match contre l’Asefa Estudiantes. Alain Koffi rigole. Le pivot français d’origine ivoirienne de 26 ans chambre son capitaine et s’échauffe tranquillement en compagnie des autres joueurs de son équipe. «C’est un garçon introverti mais il s’adapte bien» confie Carles Duran l’entraineur adjoint de la Penya (surnom donné à l’équipe de la Joventut Badalona).

Flash-back: depuis 2002, le longiligne pivot (2.06m) n’avait connu qu’un club: Le Mans. Dans ce coin de la Sarthe, il a grimpé les échelons un à un pour devenir une valeur sûre du championnat de France (Pro A) et un international français. Durant l’été 2009, il décide de tenter une nouvelle aventure et signe à la Joventut Badalona pour une saison.
«Je me suis installé à Barcelone (à 15 minutes de Badalona). La ville est très belle. Au niveau du jeu, j’ai eu des problèmes d’adaptation. Je ne connaissais pas trop le niveau.» confie-t-il.

Au poste de pivot, le français a pourtant réussi à se faire une place dans l’équipe. Il joue en moyenne 18 min par rencontre. «J’apporte ma dimension athlétique» précise un Koffi conscient qu’il doit encore progresser. «Je dois travailler mon jeu dos au panier» confie-t-il.
L’adjoint Carles Duran abonde dans ce sens « Il doit apprendre à peser davantage en attaque, il a des hauts et des bas c’est normal. Mais Alain s’adapte bien au niveau tactique».
Cette saison, le club est engagé dans 3 compétitions: le Championnat, la Coupe et l’Eurocup. Un programme chargé mais rien ne sera laissé de coté: «Nous sommes sixièmes mais nous pouvons viser la 4ème place. Ici, c’est la culture de la gagne. On veut gagner tous les matches.» explique le numéro 21 de Badalona.

Cependant le dernier match contre Asefa Estudiantes s’est soldé par une défaite, la troisième d’affilée en Liga pour les catalans. Le coach de Badalona, Sito Alonso a été clair «Il faut être conscient de ce que nous sommes. Si nous ne faisons pas preuve d’humilité, nous aurons des problèmes».
Le rattrapage pour Koffi et ses équipiers commence donc samedi contre le voisin Barcelone.

Liens:
Le site de la Ligue Espagnole de basket (ACB)
Les meilleurs moments de la Ligue Espagnole en 2009
Le site officiel du club de Badalona

(Photo: penya.com)